La France de nouveau sur le podium de l’open data en 2019

En 2019, la France a consolidé sa position de leader mondial en matière d’open data. C’est ce que confirment deux classements internationaux : l’OURdata Index de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) et l’Open Data Maturity Report de la Commission européenne.

Ces rapports permettent de constater les résultats du travail accompli par Etalab. C’est aussi une manière de comprendre où en sont les autres pays et de mesurer le chemin qui reste à parcourir. Quels sont nos points forts et nos points faibles ? Et comment améliorer notre action en 2020 ?

La France, 2ème au classement OURdata Index 2019 de l’OCDE

L’OURdata Index est un indice qui évalue l’efficacité des politiques d’ouverture des données gouvernementales. Il s’agit de mesurer les efforts que font les gouvernements pour faciliter l’utilisation des données ouvertes. Il repose sur trois indicateurs :

  • la disponibilité des données (notamment le nombre de jeux de données disponibles) ;
  • l’accessibilité des données (notamment la qualité et la complétude des données) ;
  • le soutien gouvernemental à la réutilisation des données (la promotion de l’open data, la mise en place de formations ou encore la mesure de l’impact de l’ouverture).

Selon ces critères, la France est en deuxième position derrière la Corée du Sud. Ce sont notamment les progrès en termes de formation et d’accompagnement des administrations qui améliorent son indice, qui passe de 0,85 en 2018 à 0,90 en 2019.

Évolution de l’indice pour les pays de l’OCDE, entre 2017 et 2019
Source : OCDE (2016, 2018), Open Government Data Survey

Consulter les résultats de l’OURdata index 2019 dans le rapport Government at a Glance 2019 (chapitre 9).
Télécharger les données

La France, « trendsetter » de l’open data en Europe selon la Commission européenne

L’Open Data Maturity Report évalue les progrès réalisés par les pays européens selon quatre critères :

  • maturité du cadre politique ;
  • maturité du portail national d’open data ;
  • qualité de la mesure de l’impact de l’open data ;
  • qualité des données ouvertes.

Avec un niveau de maturité évalué à 89% (+6 points depuis 2018) la France s’est vu attribuer en 2019 la troisième place derrière l’Irlande (91%) et l’Espagne (90%).
Ces trois pays sont considérés par la Commission européenne comme des « trendsetters », à l’avant-garde et sources d’inspiration pour les autres pays européens.

Consulter le rapport

Niveau de maturité de la France sur les quatre critères
Source : Open Data Maturity Report 2019
Niveau de maturité de la France dans chacun des sous-indicateurs
Source : Open Data Maturity Report 2019

Voir le tableau de bord comparatif des pays européens
Voir l’infographie sur les résultats français

Les bonnes pratiques françaises

Un portail national de qualité

Les deux classements plébiscitent la France pour la qualité de son portail centralisé : data.gouv.fr. Ils le considèrent comme l’un des plus développés et saluent notamment son caractère collaboratif.

Selon l’OCDE, mettre en avant des réutilisations comme des articles de blog ou des articles de presse, en plus des API ou des visualisations, est une bonne pratique qui distingue la France. En effet, il est important de montrer que la réutilisation des données ouvertes ne se limite pas aux personnes ayant des compétences avancées en programmation ou en analyse de données.

Un cadre politique et législatif favorable à l’open data

La France se démarque particulièrement par son cadre politique et juridique très favorable à l’open data. En effet, il existe au niveau national des politiques spécifiques sur les données ouvertes ainsi que des mécanismes de coordination efficaces pour favoriser l’open data. Ils permettent de fournir des lignes directrices et un accompagnement aux administrations nationales comme locales dans l’ouverture et le partage de leurs données. Par exemple, la loi pour une République numérique est mentionnée à plusieurs reprises comme étant un exemple à suivre.

D’un point de vue organisationnel, les deux classements saluent le rôle d’Etalab dans l’identification et l’effort de mise à disposition des données qui ont le plus d’impact économique et social. La qualité de ces données est critique pour les utilisateurs et s’inscrit dans ce qu’on appelle le service public de la donnée de référence. Ils soulignent également la pertinence de la création et de l’animation d’un réseau d’administrateurs ministériels des données.

L’échange de données entre administrations

La Commission européenne a constaté que les gouvernements européens fournissaient des efforts croissants pour partager efficacement les données, notamment entre administrations. Sur ce sujet, la France met en œuvre le principe « Dites-le-nous une fois » (DLNUF), qui consiste à éviter aux citoyens de fournir, lors de leurs démarches administratives, des informations ou pièces justificatives déjà détenues par l’administration. Pour cela, il s’appuie sur l’échange de données par traitement automatisé notamment par API.

Pour en accélérer l’application, Etalab et, plus généralement, la direction interministérielle du numérique (DINUM) proposent une offre d’accompagnement des administrations.

Cet accompagnement se matérialise par trois volets:

  • conseil juridique ;
  • accompagnement pour la circulation de la donnée ;
  • mise à disposition d’outils au service de la circulation et de l’exploitation des données.

Voir l’offre de service

Les axes d’améliorations

L’accompagnement à la publication : guides et schémas de données

D’après les deux institutions, la France doit poursuivre sur la lancée engagée pour améliorer la qualité des données ouvertes.

Pour cela, Etalab accompagne les producteurs de données dans leurs démarches de publication, notamment par la publication de guides pédagogiques portant sur les conditions d’ouverture, les licences, les algorithmes…

Consulter les guides

Etalab a porté une autre initiative pour améliorer la qualité des données : schema.data.gouv.fr. Cet outil référence des schémas de données publiques utilisés en France qui peuvent être repris par les producteurs de données. Les schémas de données permettent de décrire des modèles de données : quels sont les différents champs, comment sont représentées les données, quelles sont les valeurs possibles, etc.

Consulter schema.data.gouv.fr

La mesure de l’impact de l’open data

La mesure d’impact reste l’axe d’amélioration principal. C’est une tâche complexe par nature, car l’open data suppose que l’on ne présage pas de l’usage qui sera fait des données. Ainsi, les réutilisations publiées sur data.gouv.fr le sont de façon volontaire. De plus, il est difficile de quantifier l’impact de l’open data sur certains aspects comme, par exemple, la transparence administrative.

Pour autant, et malgré ces difficultés, un travail est mené pour améliorer l’éditorialisation des données, faciliter leur decouvrabilité, et permettre la remonté des usages. Etalab continue également d’organiser des événements pour mettre en avant certains jeux de données, par exemple les données financières des collectivités locales lors du hackathon DataFin. Enfin, Etalab suit de près l’étude en cours menée par la FING sur l’impact de l’open data.

En savoir plus

N’hésitez pas à vous plonger dans ces deux classements, intégralement disponibles en ligne :

Pour en savoir plus sur le travail qu’a effectué Etalab en 2019 et sur les perspectives futures, nous vous invitons à consulter le bilan 2019 d’Etalab ainsi que le bilan 2019 du portail data.gouv.fr.

Vos contributions à nos différentes initiatives sont toujours les bienvenues.